Portraits de vêtements
Guillaume Lavigne peint des vêtements comme d’autres peignent des portraits. Des portraits de vêtements si l’on peut dire. Dans certains cas, de leur ancien propriétaire il recherche les traces, la mémoire, l’usure qu’il a pu y laisser. Mais dans sa démarche, rien de systématique. Le vêtement qui protège, habille ou parfois pare le corps nous est livré sans artifice, dénué de sa fonction. Les peintures de ces habits deviennent les habits de sa peinture. La toile du vêtement se fond dans la toile du support changeant la veste délaissée en une image qui interpelle le regard et interroge notre inconscient.
De sa vareuse qui semble encore mouillée par les embruns bretons aux vestes d’uniformes chargées d’histoires, Guillaume Lavigne nous livre une peinture intimiste et évocatrice, à la fois pudique et éloquente. Une peinture comme moyen d’habiter poétiquement le monde.
Grégoire de Gaulle